Recherche d’alternance, de stage, d’un CDI à la fin des études… Les défis liés à la recherche d’emploi sont nombreux pour les profils juniors.

Fort heureusement, il est possible de concrétiser son projet professionnel, même quand on n’a pas d’expérience.

Une experte en recrutement t’explique comment.

Agréable lecture à toi, et pense à laisser un ❤️ si l’article t’est utile stp. 🙏

Hello Agathe et bienvenue à toi. 

Peux-tu te présenter pour les lecteurs stp ?

Moi, c’est Agathe, recruteuse passionnée avec plus de 400 recrutements  en CDI à mon actif depuis 8 ans.

Aussi, avec CarrièreUp, j’aide les salariés à avoir une carrière choisie et heureuse. Je propose des coachings individuels et une formation en videos « entretien – passe de candidat banal à inoubliable et négocie le meilleur salaire ».  

J’ai mené plus de 2000 entretiens, coachés plus de 500 salariés à la recherche d’emploi et je vais donner ici des conseils aux juniors pour se démarquer même sans expérience. 

Merci d’avoir accepté de partager ton expertise.

Explique-nous Agathe. Pourquoi les recruteurs hésitent encore à miser sur des profils juniors ?

POURQUOI LES PROFILS JUNIORS FONT PEUR AUX RECRUTEURS

Et en tant que recruteuse, qu’est-ce qui te donnerait envie de creuser sur un CV junior ?

LES ATOUTS DES CVS JUNIORS

La lettre de motivation

Avant tout, une lettre de motivation claire, structurée et réellement personnalisée pour le poste et l’entreprise. C’est souvent ce qui fait la différence : sentir que la personne a compris l’environnement, s’est renseignée et sait pourquoi elle postule.

Un CV personnalisé

Un cv qui colle à l’opportunité et pas un CV généraliste.

Les initiatives personnelles

Aussi, j’accorde aussi beaucoup d’importance aux initiatives concrètes dans le parcours : engagement associatif, projet personnel, job étudiant, formation complémentaire… Même sans expérience professionnelle longue, ce sont ces éléments qui racontent l’implication, la curiosité, la capacité à s’investir.

L’adaptabilité et le dépassement de soi

Un voyage en sac à dos, des études à l’étranger, une compétition sportive, une formation exigeante… Ce sont souvent des expériences révélatrices de caractère, d’autonomie et de résilience, des qualités précieuses en entreprise.

A l’inverse, quelle serait la plus grosse erreur qu’un candidat junior puisse faire en entretien par exemple ?

LES ERREURS À ÉVITER EN ENTRETIEN

L’erreur la plus fréquente et sans doute la plus dommageable c’est de se dévaloriser dès les premières minutes de l’entretien.
Multiplier les formules du type « Je suis junior mais… » ou « Je ne connais pas ça… » envoie immédiatement l’image d’un profil peu sûr de lui.

Et cette posture a un réel impact sur la perception du recruteur. Par effet miroir, si le candidat lui-même doute de sa capacité à prendre en main les missions, il devient très difficile pour l’interlocuteur de se projeter.

À l’inverse, il vaut mieux contrebalancer son manque d’expérience par des exemples concrets : situations où le candidat a su s’adapter rapidement, monter en compétences ou prendre des initiatives. C’est ce type de discours qui inspire confiance.

Autre erreur rédhibitoire : ne pas s’être suffisamment renseigné sur l’entreprise.

Cela donne l’impression d’un manque de curiosité ou d’engagement, et dans bien des cas, ça suffit à mettre fin au processus. S’intéresser à l’environnement, aux enjeux du poste et à la culture de l’entreprise est une étape de base et pourtant encore trop souvent négligée.

Multiplier les formules du type « Je suis junior mais… » ou « Je ne connais pas ça… » envoie immédiatement l’image d’un profil peu sûr de lui.

Merci à toi pour le partage.

Comment peut-on donc se préparer efficacement à un entretien lorsqu’on a pas beaucoup d’expérience ?

LA PRÉPARATION DE L’ENTRETIEN AVEC UN PROFIL JUNIOR

Même sans longue expérience, une bonne préparation peut vraiment faire la différence. Voici trois leviers essentiels :

1. Se renseigner sérieusement sur l’entreprise

Comprendre son activité, ses valeurs, ses actualités récentes, et connaître les personnes que vous allez rencontrer (via LinkedIn ou le site de l’entreprise, par exemple). Cela montre de l’intérêt, de la curiosité et une vraie démarche professionnelle.

2. Préparer des exemples concrets avec la méthode STAR

Même en tant que junior, vous avez forcément vécu des situations (en stage, projet, job étudiant, associatif…) qui peuvent illustrer vos compétences. Utilisez la méthode STAR (Situation – Tâche – Action – Résultat) pour mettre en avant votre sens de l’initiative, votre capacité d’adaptation, votre curiosité, votre envie d’apprendre et votre rigueur.

3. Avoir un fil rouge dans votre parcours

Donnez de la cohérence à votre trajectoire, même si elle est courte ou variée. Ce peut être une passion, un sujet d’intérêt, un engagement personnel, ou simplement un lien logique entre votre formation, vos expériences et le poste visé. L’objectif est de montrer que vous savez où vous allez, et pourquoi ce poste s’inscrit dans votre chemin.

Et que conseillerais-tu à un candidat de répondre si la question « Pourquoi vous et pas un profil expérimenté ? » lui était posée lors de l’entretien ?

RÉPONDRE À « POURQUOI VOUS ET PAS UN PROFIL EXPERIMENTÉ »

Je lui conseillerais de répondre avec confiance, en valorisant ce que son profil a de spécifique, sans entrer en opposition avec un profil senior. Par exemple :

« Nos expériences sont différentes, mais ce que je peux apporter, c’est une forte capacité d’apprentissage, une réelle motivation à m’investir dans un projet qui a du sens, et une envie sincère de progresser rapidement. Je suis adaptable, curieux, à l’écoute, et je suis prêt à me former, à monter en compétences, et à contribuer concrètement, dès maintenant. J’apporte aussi un regard neuf, de la flexibilité, et une bonne énergie d’équipe. Et souvent, ce sont justement ces qualités qui font la différence sur le long terme. »

L’objectif ici, c’est de dédramatiser la question, ne pas rabaisser le profil expérimenté, ne pas se justifier, mais recentrer le discours sur la valeur ajoutée du profil junior, ici et maintenant.

Et pour vraiment faire la différence : avoir des exemples concrets en tête pour illustrer les qualités annoncées.
Par exemple :

• Une situation où il a montré un fort ésprit d’équipe
• Un projet où il a su faire preuve de curiosité ou d’initiative
• Un contexte dans lequel il a rapidement su s’adapter à un nouvel environnement

Parce que ce ne sont pas les belles phrases qui convainquent… ce sont les preuves.

L’entretien n’est pas déclaratif mais démonstratif. C’est comme cela qu’on convint. 

Et justement, comment un junior pourrait-il valoriser ses stages, projets personnels, expériences bénévoles ?

VALORISER SON PARCOURS QUAND ON EST JUNIOR

Même si ces expériences ne sont pas « professionnelles » au sens classique, elles peuvent être très parlantes si elles sont bien présentées. L’idée, c’est de les traduire en compétences concrètes, en résultats visibles et en postures professionnelles. Voici quelques conseils clés :

1. Présenter chaque expérience comme un vrai poste

• Titre clair, structure ou association, dates
• Quelques lignes pour décrire le contexte, les missions, les outils utilisés, les résultats

2. Utiliser la méthode STAR

Explique les Situations, les Tâches, les Actions que tu as menées, et les Résultats obtenus. Cela rend ton discours concret, structuré et crédible.

3. Mettre en avant les soft skills acquises

Ces expériences sont souvent très révélatrices de qualités humaines recherchées :

• Sens de l’initiative
• Autonomie
• Esprit d’équipe
• Organisation
• Adaptabilité

Par exemple : 

« Dans le cadre d’un projet associatif, j’ai organisé un événement rassemblant 150 personnes. Cela m’a permis de développer ma gestion du temps, ma communication et ma capacité à coordonner plusieurs intervenants. En 3 mois l’événement a pu être réalisé, avec une grande stratification pour les visiteurs et l’équipe organisatrice a organisé un moment à la fin de l’événement pour me remercier pour mon implication. »

4. Valoriser l’engagement personnel

Un projet personnel, une cause défendue ou une mission bénévole disent beaucoup de la personne : ses valeurs, sa motivation, sa capacité à s’investir même sans rémunération. C’est un excellent signal pour un recruteur.

5. Créer du lien avec le poste visé

Montre en quoi ces expériences t’ont préparé, même indirectement, à assumer les missions du poste. Par exemple, un job étudiant dans la vente peut être valorisé si tu postules dans la communication : tu y as développé ton aisance orale, ton sens du contact et ton écoute.

Et penses-tu qu’il y ait des softs skills qui puissent compenser le manque d’expérience ? Si oui lesquels ?

LES SOFT-SKILLS CLÉS POUR LES PROFILS JUNIORS

Oui, certaines soft skills peuvent largement compenser un manque d’expérience, surtout chez un profil junior. Et c’est souvent le plus important pour un junior. Les plus déterminantes sont :

• La capacité d’apprentissage : savoir apprendre vite, se former en autonomie.
• L’adaptabilité : être à l’aise dans des environnements nouveaux ou changeants.
• La curiosité : poser des questions, vouloir comprendre, s’intéresser au contexte.
• La rigueur : être fiable, respecter les délais, bien organiser son travail.
• L’aisance relationnelle : savoir écouter, communiquer et travailler en équipe.

Ces qualités rassurent un recruteur, car elles montrent que même sans expérience, le candidat peut monter en compétence rapidement et s’intégrer efficacement.

Et en matière de posture, y a t-il une posture, un état d’esprit que tu répères systématiquement chez les profils juniors qui réussissent ?

LA POSTURE À AVOIR AVEC UN PROFIL JUNIOR

Oui, les profils juniors qui réussissent partagent souvent une posture proactive, curieuse et humble. Ils posent des questions, cherchent à comprendre, acceptent les feedbacks et montrent une vraie envie de progresser. Ils ne prétendent pas tout savoir, mais ils montrent qu’ils sont prêts à apprendre et à s’investir.

Enfin, une fois en poste, que pourrait faire un junior pour marquer des points dès les premières semaines ?

SE DÉMARQUER PENDANT LA PÉRIODE D’ESSAI

Dès les premières semaines, un junior peut marquer des points en montrant de la réactivité, de l’écoute et une vraie envie de comprendre son environnement.

Poser des questions pertinentes, reformuler les attentes, prendre des notes et bien gérer les premiers retours sont des signaux forts.

Être ponctuel, organisé, soigner sa communication (mails, réunions) et livrer même de petites tâches avec sérieux crée rapidement de la confiance. 

Demander activement du feedback montre une posture d’apprentissage et une volonté de progresser.

Il peut aussi proposer une mini-synthèse de ses observations ou soumettre des idées d’amélioration avec tact.

Bref, curiosité, implication et proactivité sont les meilleures cartes à jouer.

Et la question que je pose à tous les invités du blog. Quel est le meilleur conseil carrière que tu n’aies jamais reçu ou que tu pourrais donner ?

Sans hésiter : demander régulièrement du feedback.

C’est ce qui m’a permis de progresser le plus rapidement.

Le feedback, quand il est bien formulé et bien reçu, permet de savoir si on est dans la bonne direction, de comprendre les attentes réelles du manager, et d’ajuster son travail en conséquence.

C’est une boussole précieuse pour grandir, corriger ses angles morts, et mieux se positionner dans une équipe ou un projet.

Le feedback, quand il est bien formulé et bien reçu, permet de savoir si on est dans la bonne direction, de comprendre les attentes réelles du manager, et d’ajuster son travail en conséquence.

Mille mercis d’avoir accepté de partager autant de pépites Agathe ❤️.

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