30% des personnes interrogées déclarent être en recherche d’emploi depuis un an. Le sondage a été réalisé en Mai 2025 sur mon profil LinkedIn, auprès de 1795 personnes, et les résultats suscitent une vraie interrogation.
Plus de 12 mois pour réussir à décrocher un emploi. Que vivent réellement les candidats pendant cette période de recherche d’emploi ? C’est tout l’objet de cette interview que j’ai pris plaisir à réaliser, auprès de 3 personnes en recherche active. 3 témoignages riches, sincères et profonds.
Bonne lecture 😉
Hello, ravie de t’avoir ici aujourd’hui, et heureuse de pouvoir te donner la parole sur ce sujet super important : la recherche d’emploi.
Peux-tu dans une premier temps te présenter ?
Elisabeth
Bonjour,
Je m’appelle Elisabeth, je suis belge et j’habite en région liégeoise dans une charmante petite ville intitulée Huy.
Je me décrirais comme quelqu’un de passionné par la philosophie et qui a à cœur d’apprendre aux autres à quel point la pratique de la philosophie peut les aider dans la résolution des situations problématiques.
En ce qui concerne ma formation, j’ai obtenu un master en philosophie et un master en éthique. J’y ai examiné en particulier ce qui caractérise le citoyen démocratique, et les relations entre humains et autres animaux, notamment en montrant que l’empathie permet la rencontre. Ensuite, j’ai suivi le CAPAES pendant 1 et demi ; c’est un titre pédagogique pour enseigner dans une Haute École belge. Durant mes études, j’ai eu la chance de vivre deux magnifiques expériences de mobilité internationale. L’une, de 3 mois à Alicante (Espagne) en dernière année du secondaire, et l’autre en première année du master philosophie à Sorbonne Université (Paris IV). En outre, lors de mes études, j’étais très investie dans l’organisation de l’Université ; je faisais partie du conseil étudiant (qui était une ASBL). J’y ai même été vice-présidente durant une partie d’une année.
Quant à mon expérience, j’ai principalement été maître-assistante (= enseignant) en philosophie dans une Haute École belge (HENALLUX) pendant 2 ans. J’y ai introduit des étudiants de première et deuxième année de bachelier en électromécanique à des questionnements philosophiques sur les innovations technologiques, les énergies renouvelables…
Salomé
Moi, c’est Salomé. Architecte d’intérieur en reconversion, installée à Toulouse.
Avant de plonger dans cet univers, j’ai évolué pendant 6 ans en tant que cheffe de projet au sein d’agences de design, branding et communication où j’ai piloté des projets stratégiques et créatifs pour des marques nationales de divers secteurs, en coordonnant des équipes et en assurant la gestion globale des missions.
Aujourd’hui diplômée d’un bachelor en architecture d’intérieur, je souhaite mettre cette expérience transversale au service de la conception d’espaces sensibles, en mobilisant créativité, rigueur et esprit d’équipe.
Yrvinne
Bonjour Chloé, merci de me donner l’opportunité de me présenter. Je m’appelle Yrvinne DJOKAM, je suis titulaire d’une licence en gestion comptable et financière obtenue au Cameroun, qui m’a permis d’occuper le poste de comptable pendant plusieurs années.
Après cette expérience, j’ai ressenti le besoin d’élargir mon champ d’action et de m’orienter vers un rôle plus transversal. La gestion de projet m’a semblé être une évolution naturelle, car elle combine organisation, coordination et vision stratégique.
Il y a 4 ans j’ai donc repris mes études en France pour atteindre cet objectif. J’ai récemment terminé un master en management et stratégie d’entreprise, au cours duquel j’ai effectué un stage de six mois en tant que gestionnaire de projet et partenaire au CROUS de Nice Toulon. Cette expérience m’a permis d’acquérir des compétences pratiques en gestion et coordination de projets.
Aujourd’hui, je souhaite mettre en œuvre les connaissances et compétences développées au cours de ce parcours pour contribuer efficacement au succès des projets qui me seront confiés.
Merci à toi. Rentrons dans le vif du sujet.
Depuis combien de temps es-tu en recherche d’emploi ? Et dans quel contexte as-tu commencé cette recherche ?
LA DURÉE DE LA RECHERCHE D’EMPLOI
Elisabeth
Je suis en recherche d’emploi depuis septembre 2024, soit 11 mois.
J’ai débuté ma recherche d’emploi à la suite du master éthique, qui a été terminé en septembre 2024.
En parallèle, j’ai poursuivi le CAPAES et j’ai travaillé en tant que maître-assistante en philosophie jusqu’à janvier 2025.
Salomé
Je suis en recherche active depuis maintenant 6 mois.
Dès le départ, j’ai choisi d’être accompagnée afin de maximiser mes chances de concrétiser ce projet de reconversion.
Yrvinne
Je suis en recherche d’emploi depuis un an.
J’ai commencé cette démarche dans un contexte où je ne maîtrisais pas du tout les codes et les méthodes spécifiques au marché du travail français. Par exemple, je ne savais pas qu’il existait des stratégies précises pour personnaliser son CV et sa lettre de motivation afin de maximiser ses chances d’obtenir des entretiens.
Ce que je trouvais paradoxal, c’est que je mettais déjà en œuvre certaines de ces stratégies sans même en avoir conscience, avant même d’intégrer ta formation que je suis actuellement.
Au début, j’étais un peu perdue, comme beaucoup de candidats, mais ça fait partie du parcours d’apprentissage ! Cette prise de conscience m’a permis d’adopter une approche plus réfléchie et efficace dans ma recherche d’emploi.
Quel type de poste recherches-tu aujourd’hui ? (domaine, secteur, missions, lieu…)
LE TYPE DE POSTE RECHERCHÉ
Elisabeth
En philosophie, il y a peu de débouchés.
Alors, j’ai trois perspectives : a) maître-assistante en philosophie/éthique (enseigner en Haute École), b) chercheuse en philosophie/éthique en Haute École (santé humaine ou animale), c) médiation animale et/ou un projet de recherche ou d’éducation dans une association de défense des animaux et de la nature.
Par exemple, je serais ravie de participer à la conception d’une éthique animale fondamentale, à vocation unificatrice, pour agir ensuite dans la rencontre avec l’autre animal.
Salomé
Aujourd’hui, je recherche un poste en architecture d’intérieur, en CDD ou CDI, au sein d’une agence, dans les régions de Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, PACA ou Pays de la Loire.
Je souhaite intégrer une équipe où je pourrai mettre à profit mes compétences en gestion de projet, conception d’espace, modélisation 3D, élaboration de plans techniques et création de mobilier sur mesure, tout en me formant concrètement sur le terrain.
Je suis particulièrement attirée par les projets d’aménagement de lieux de vie, de commerces, de bureaux ou d’établissements recevant du public (bâtiments éducatifs, établissements médico-sociaux, cafés, hôtels, restaurants), où l’on pense l’espace avant tout comme une expérience mêlant usage, esthétique et narration.
Mon objectif est de contribuer activement à toutes les phases d’un projet, de la conception au suivi de chantier, et d’évoluer dans un environnement bienveillant, créatif et collaboratif.
Yrvinne
Je recherche un poste de chargé de projet, avec possibilité d’évolution vers un poste de chef de projet. Je suis mobile et ouverte à travailler dans toute ville en France.
Concernant le secteur, je reste flexible car ma formation généraliste en management des stratégies d’entreprise et mon expérience en gestion de projet me permettent de m’adapter à différents environnements tels que le commerce, le marketing, l’événementiel, le secteur social ou le développement de services.
Cependant, j’ai un intérêt particulier pour le commerce, le secteur social et l’évènementiel, où je souhaite approfondir mes compétences et contribuer activement à des projets innovants.
Et à quoi ressemblent tes journées en ce moment ? Tu as une organisation précise ou c’est freestyle ?
UNE JOURNÉE DANS LA PEAU D’UN CANDIDAT
Elisabeth
Actuellement, c’est freestyle, je vis à du 2000 à l’heure et j’ai dû faire face à quelques difficultés particulières. Cela dit, je conseille d’avoir une organisation précise.
Dans le mode « focus » ou « blocus » (en Belgique, le blocus est la période d’étude avant une session d’examens), mon secret est 9 h de sommeil, une heure de coucher et de lever fixe, de la méditation dès le matin (même rien que 5 minutes), un petit déjeuner salé (les recettes coréennes et japonaises sont les meilleures !) et 1 h de sport/jour.
Avec ces ingrédients, j’obtiens aisément 9 à 10 h de travail dans le flow (qui sont donc très efficaces).
Salomé
Mon emploi du temps est plutôt organisé, tout en m’accordant une certaine flexibilité.
Je jongle entre plusieurs activités, veille créative, auto-formations, activation sur LinkedIn, ciblage d’entreprises et envoi de candidatures.
Je fais évoluer mon planning en fonction des opportunités, et aussi selon mon mood du moment.
Yrvinne
En ce moment, je travaille dans le secteur commercial, donc j’essaie de m’organiser du mieux possible. Je consacre généralement 3 à 4 fois par semaine du temps à la recherche d’offres d’emploi, même si ce n’est pas toujours facile de tout concilier.
J’essaie toujours de trouver au moins une heure pour avancer dans mes démarches, parce que je sais que c’est important.
Merci d’accepter de nous faire plonger dans ton quotidien.
Quelle a été la plus grosse difficulté que tu as rencontrée jusqu’ici dans ta recherche ?
LA PLUS GROSSE DIFFICULTÉ DANS LA RECHERCHE D’EMPLOI
Elisabeth
Ma plus grosse difficulté est d’être un profil junior. On me reproche mon manque d’expérience, surtout en entreprise. On reconnaît rapidement mon solide bagage philosophique et éthique, il apparaît comme étant plus académique que ce qui est attendu concrètement dans une société.
Salomé
Je dirais de garder le moral sur la durée. Rester positive et continuer à croire en mon potentiel, face aux retours impersonnels, aux silences ou aux opportunités qui n’aboutissent pas.
Yrvinne
Au début, la personnalisation de mon CV et de ma lettre de motivation pour chaque candidature était un vrai challenge. Je dois avouer que les lettres de motivation ne sont pas ma partie préférée, mais je comprends leur importance.
Cependant, la plus grande difficulté pour moi a été de garder une motivation constante face aux nombreux refus automatiques, aux candidatures déposées sans retour, ou encore aux recruteurs qui initient le contact puis disparaissent sans explication. Cela a parfois été décourageant, mais j’essaie de rester positive et persévérante dans ma démarche.
Rester positive et continuer à croire en mon potentiel, face aux retours impersonnels, aux silences ou aux opportunités qui n’aboutissent pas.
Salomé
Et quelle stratégie utilises-tu aujourd’hui pour chercher ? (LinkedIn, candidatures spontanées, réseau…)
Et qu’est-ce qui fonctionne le mieux selon toi ?
LA STRATÉGIE DE RECHERCHE D’EMPLOI
Elisabeth
Je suis actuellement en train de préparer une candidature en réponse à un appel d’offres et une candidature spontanée pour devenir chercheuse en Haute École. Après cela, je travaillerai de fond en comble mon profil Linkedln, mais je peux déjà dire que c’est grâce à mon profil Linkedln que j’ai obtenu le plus d’entretiens et même un job !
Salomé
Ma stratégie se concentre sur les candidatures spontanées, la réponse aux offres d’emploi, et le développement de mon réseau via LinkedIn.
Je sème des graines un peu partout avec l’idée que quelque chose finira par éclore.
Ce qui a fonctionné le mieux jusqu’ici, ce sont les candidatures aux offres d’emploi visibles. Il y a souvent derrière un besoin réel de recrutement, ce qui augmente les chances de réponse ou d’entretien, même si pour l’instant cela n’a pas encore abouti.
Yrvinne
La stratégie que j’utilise le plus régulièrement est de postuler aux offres d’emploi en ligne, ainsi que de déposer mon CV sur différentes plateformes de recrutement.
Parallèlement, je mise aussi beaucoup sur le bouche-à-oreille et le réseau informel. En revanche, je dois avouer que LinkedIn me paraît un peu compliqué et que je ne sais pas trop comment bien l’utiliser, donc je ne l’exploite pas encore pleinement.
Et est-ce que tu fais les choses différemment aujourd’hui par rapport à tes premières candidatures
LES DIFFÉRENCES PAR RAPPORT AUX PREMIÈRES CANDIDATURES
Elisabeth
Oh oui ! Mes CV et mes lettres de motivation sont de bien meilleure qualité, et ce grâce aux conseillers de l’Université dans laquelle j’ai étudié et à tes conseils, Chloé !
Par exemple, à présent, je personnalise mes CV, je structure mieux et singularise mieux mes lettres de motivation et enfin, je rédige un mail de motivation.
En outre, j’assure un suivi après mes candidatures (pour relancer afin d’obtenir un entretien, et après un entretien).
Salomé
Tout à fait. Aujourd’hui, j’ose bien plus, notamment dans ma manière d’aborder le réseautage.
Au départ, je n’osais pas faire le premier pas, par peur du rejet ou de déranger. Désormais, je prends davantage d’initiatives, je contacte des professionnels, des recruteurs, je commente, j’échange via Linkedin, et j’essaie de créer du lien.
Yrvinne
Je prends davantage soin de personnaliser mon CV et ma lettre de motivation pour chaque poste auquel je postule.
J’ai aussi compris qu’il existe plusieurs types de CV et qu’il est important d’adapter le format en fonction du poste et de l’entreprise. Par exemple, étant en reconversion professionnelle, j’ai appris qu’un CV par compétences est souvent plus adapté pour valoriser mes acquis et mon parcours, plutôt qu’un CV chronologique classique.
Cela m’a permis d’être plus stratégique et efficace dans ma recherche.
Parlons à présent de la relation avec tes proches pendant cette période de recherche d’emploi.
Qu’est-ce que tu n’oses pas leur dire sur ta recherche d’emploi ?
LA RELATION AVEC L’ENTOURAGE DANS LA RECHERCHE D’EMPLOI
Elisabeth
Je n’ose pas dire que je cherche depuis 11 mois le job de mes rêves, et que je compte continuer sur ce chemin.
Je sais bien qu’il y a peu de débouchés en philosophie/éthique et qu’il existe des métiers en pénurie. Cependant, je n’imagine pas exercer un métier sans passion, sans souhait de donner le meilleur de moi-même, de progresser et de s’adapter aux aléas du métier.
Pour moi, on est à sa place une fois que l’on embrasse la difficulté du métier que l’on exerce.
Salomé
Ce que je n’ose pas dire à mon entourage, c’est la pression sociale que je ressens face à ma situation.
Ne pas être encore en poste me fait me sentir en décalage, surtout face aux remarques parfois déconnectées de certains proches, qui ne mesurent pas toujours les réalités du marché actuel ni les exigences d’une reconversion.
Yrvinne
Honnêtement, je n’ose pas toujours dire à mon entourage que parfois j’ai envie d’abandonner. Il y a des jours où je me demande si tout cela en vaut la peine, vu le temps déjà investi.
Parfois, je traverse aussi des moments de blocage ou de paralysie psychologique qui me poussent à procrastiner.
Cependant, dans ces instants difficiles, je prends du recul pour me recentrer sur mes objectifs et me rappeler pourquoi je suis engagée dans cette démarche. Cela m’aide à retrouver ma motivation et à continuer d’avancer.
Dans ta recherche, quelle phrase d’un recruteur ou d’un proche t’a marqué (en bien ou en mal) et que tu aimerais partager avec les lecteurs ?
LES MOTS MARQUANTS DES RECRUTEURS / PROCHES
Elisabeth
Oui, une phrase d’un proche : « Tu devrais choisir un travail en attendant de trouver celui de tes rêves ».
Salomé
Ce n’était pas un retour d’un recruteur ou d’un proche, mais celui d’une professionnelle du métier. Elle a pris le temps de parcourir mon portfolio et m’a dit que j’avais un certain talent.
Ses mots me sont restés car ils venaient d’une personne expérimentée, sans enjeu. Ça m’a redonné confiance, à un moment où j’en avais besoin.
Yrvinne
Une phrase qui m’a particulièrement marquée est celle d’un recruteur qui, après un premier échange prometteur, m’a finalement dit que mon profil « manquait d’expérience spécifique » pour le poste.
Cette phrase, bien que décevante, m’a poussée à réfléchir davantage sur la manière dont je présente mes compétences et sur l’importance de bien cibler mes candidatures.
D’un autre côté, un proche m’a dit un jour : « Ne baisse jamais les bras, chaque refus est une étape vers le bon emploi ». Cette phrase m’a souvent redonné du courage quand la motivation faiblissait.
Aujourd’hui as-tu l’impression que ton profil bloque les recruteurs ? Si oui, pourquoi selon toi ?
PROFIL BLOQUANT ?
Elisabeth
J’ai l’impression que oui.
Lorsqu’on consulte mon CV, on peut lire que j’ai un parcours académique long. J’étais étudiante en droit pendant 5 ans, avant de me réorienter et de poursuivre un cursus en philosophie, et là, j’ai obtenu 2 masters et suis en train d’obtenir 1 titre pédagogique.
Salomé
Oui, j’ai parfois la sensation que mon profil peut bloquer certains recruteurs, notamment à cause de mon manque d’expérience dans ce nouveau métier.
Et pourtant, ma reconversion est justement la preuve de ma capacité à m’adapter, à apprendre vite, et à me dépasser pour construire ce projet de vie.
Ce qui me manque, c’est l’occasion de le prouver sur le terrain et je suis prête aujourd’hui à la saisir pleinement !
Yrvinne
J’ai souvent pensé que mon profil pouvait bloquer les recruteurs à cause de ma faible expérience en gestion de projet.
Pourtant, plusieurs personnes de mon entourage m’ont encouragée en me disant que ce n’était pas une raison suffisante pour me fermer des portes.
Je suis consciente que je dois encore acquérir de l’expérience, mais je compense cela par ma motivation, ma récente formation, et ma volonté d’apprendre rapidement sur le terrain.
As-tu déjà eu envie de tout arrêter ? D’appuyer sur “pause” ? Pourquoi ?
L’ENVIE DE TOUT ARRÊTER
Elisabeth
Oui et non. Oui, parce que je l’ai fait à 2 reprises pendant mon temps de recherche. J’ai considéré qu’il était prioritaire d’accompagner deux personnes qui m’étaient chères et qui étaient en fin de vie.
Non, parce qu’abandonner ne fait pas vraiment partie de mon vocabulaire. Je sais que je veux absolument exercer un métier qui a un sens pour moi, à savoir ; qui aide les autres humains et animaux.
Salomé
Oui, cette idée m’a déjà traversé l’esprit, surtout dans les moments de découragement face à la concurrence, et face au marché du travail, où l’on peut se sentir impuissant.
Il y a des jours où le doute s’installe, mais au fond l’envie de concrétiser ce projet reste plus forte. Alors oui, je ralentis parfois, mais pour être honnête, le plan B : retourner à mon ancien métier n’est à ce jour pas une option pour moi.
Yrvinne
Oui, plusieurs fois. Par moment, j’ai ressenti une sorte de paralysie psychologique qui m’empêchait d’avancer, un sentiment de ne pas être à la hauteur. Ce qui rendait ces moments encore plus difficiles.
Si tu pouvais changer une chose dans le monde du recrutement, ce serait quoi ?
UNE CHOSE À CHANGER DANS LE RECRUTEMENT
Elisabeth
La nécessité pour certaines entreprises ou institutions de devoir ouvrir un poste qui n’est pas réellement vacant.
Salomé
Recruter davantage sur les savoir-être que sur les savoir-faire. Car selon moi on peut toujours apprendre un outil, une méthode, une compétence technique, ça s’acquiert avec du temps, de la curiosité, de l’implication. Alors que changer le comportement ou les valeurs d’une personne sur le long terme n’est pas aussi aisé.
Recruter sur ce que quelqu’un est avant tout, et pas seulement sur ce qu’il sait faire à l’instant T, me semble plus juste et bien plus durable.
Yrvinne
La manière dont la motivation est prise en compte. Trop souvent, on met l’accent sur les diplômes, l’expérience ou la capacité à se vendre en entretien. Pourtant, la motivation est un vrai levier de progression : une personne motivée cherche à comprendre ses erreurs et à s’améliorer constamment.
J’aimerais que les recruteurs valorisent davantage les profils moins « classiques » mais profondément engagés et désireux d’évoluer, surtout dans des domaines qui ne sont pas forcément techniques. L’entretien, le CV ou la lettre de motivation sont des outils utiles, mais ils ne reflètent pas toujours le potentiel réel d’un candidat.
Quel message aimerais-tu donc passer aux recruteurs qui nous lisent ?
Elisabeth
M’engager est synonyme de travailler avec une personne loyale et fiable. Je n’aurai pas de limites pour remplir mes engagements. Que ce soit lorsque j’étais représentante étudiante ou maître-assistante en philosophie, c’est mon investissement/mon métier que j’ai toujours privilégié.
De surcroît, je possède une soif d’apprendre et de m’améliorer. Je n’affirmerai jamais que je suis une excellente philosophe, car j’ai la conviction qu’un tel titre ne peut s’acquérir qu’en étant décerné par la postérité, au gré d’efforts philosophiques qui ont apporté quelque chose au monde.
Pensez à Socrate, pour qui j’ai une profonde admiration, dont l’héritage est encore vif 2500 ans plus tard. Ou encore à Arendt, pionnière dans la pensée sur les origines du totalitarisme et la banalisation du mal, ainsi qu’à Husserl, grand phénoménologue connu pour ses études sur la conscience, y compris la conscience animale.
Salomé
On commence quand ? Parce que je suis prête à relever vos défis dès aujourd’hui !
Avec plus de 500 projets créatifs menés, des budgets jusqu’à 100K€, et la coordination d’équipes jusqu’à 15 personnes, j’apporte une solide expertise en gestion de projet, rigueur, et adaptabilité.
Récemment diplômée d’un bachelor en architecture d’intérieur, avec les félicitations du jury, je mets aujourd’hui cette expérience au service de la conception d’espaces porteurs de sens.
Mais ce qui me distingue vraiment ? Mon savoir-être : une grande sensibilité, une empathie sincère, un esprit d’équipe solide et une créativité sans limite (mon projet de diplôme en est la preuve, dispo dans mon portfolio sur LinkedIn 😉)
J’aime fédérer, écouter, m’engager et toujours apporter une touche humaine à chaque projet.
Et bien sûr, je suis aussi sympathique, un atout non négligeable en open space.
Alors si vous cherchez une candidate qui allie efficacité, technique et qualités humaines, on commence quand ?
Yrvinne
Derrière chaque profil se cache une personne avec ses motivations, ses combats et ses ambitions. Je suis quelqu’un qui s’engage pleinement dans ce qu’elle entreprend, avec sincérité et détermination.
Je ne suis pas seulement à la recherche d’un emploi, mais d’une opportunité pour grandir, apprendre et contribuer. Curieuse et toujours prête à évoluer, je suis convaincue que c’est dans l’action et les défis que l’on devient la meilleure version de soi-même.
Je suis prête à relever les défis, à m’adapter et à apporter une vraie valeur ajoutée à l’équipe qui me fera confiance.
Et la question que je pose à tous mes invités, quel est le meilleur conseil carrière qu’on ne t’ait jamais donné ?
Elisabeth
Il faut anticiper en candidatant dès la première année de master. Cela nécessite aussi de se renseigner sur les besoins du monde du travail, et de découvrir des métiers invisibilisés que l’on ne connaissait pas. Il existe des niches, à nous de les découvrir, et d’y candidater.
Salomé
Croire en soi et de se faire confiance.
Même quand c’est difficile, c’est essentiel de miser sur soi et de garder confiance en ses capacités pour avancer, apprendre, et saisir les bonnes opportunités.
Yrvinne
Avant de terminer Chloé, je tiens de nouveau à te remercier pour cette opportunité d’échanger. Je suis ravie de pouvoir partager mon parcours et mes réflexions avec toi et avec les lecteurs.
Jusqu’ici, on m’a souvent conseillé de persévérer et de ne jamais abandonner, ce qui est important.
Mais ce qu’on ne m’a jamais vraiment dit, c’est qu’il faut surtout rester soi-même lors d’un entretien. En voulant trop souvent projeter une image idéale, on finit par réciter un discours appris par cœur, ce qui peut paraître artificiel et manquer de sincérité. Être authentique permet non seulement de mieux communiquer ses compétences, mais aussi de créer une vraie connexion avec le recruteur.
Être authentique permet non seulement de mieux communiquer ses compétences, mais aussi de créer une vraie connexion avec le recruteur.
Yrvinne
Merci à Elisabeth, Salomé et Yrvinne pour leur transparence et leurs retours.
Si tu souhaites découvrir leur profil en profondeur, tu peux les retrouver sur Linkedin 😉.
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